Enlèvement de Pétain et Laval ...
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Petain et sa femme en 1945
les collabos
Otto Abetz, le représentant allemand à Paris, reçoit l'ordre, le 16 août, de conduire Pierre Laval et les membres du gouvernement à Belfort. Le départ a lieu le 17 août au soir, non sans que Laval ait rédigé une lettre pour Abetz qui se terminait sur ces mots: Je dois donc m'incliner. Mais vous comprendrez que dans ces conditions, je cesse d'exercer mes fonctions de chef de gouvernement.
A 6 heures du matin, ce 20 août, les portes fermées de l'hôtel du Parc sont forcées par un détachement de SS. Pétain, sous la contrainte, prend la route de Belfort, en compagnie de sa femme, sa voiture encadrée de véhicules de sécurité allemands. Au moment de son départ, il signe le texte d'une protestation solennelle adressée à Hitler contre cet acte de force. Il y souligne fermement l'im­possibilité d'exercer [ses] prérogatives de chef de l'Etat français.
A leur arrivée à Belfort, et ceci est une chose essentielle pour comprendre l'épisode de Sigmaringen, Pétain et Laval ne se considèrent donc plus, le premier comme le chef de l'Etat, le second comme le chef du gouvernement. A cet égard, c'est bien la fin du régime de Vichy avant même que le sacre populaire de De Gaulle, une semaine plus tard, n'achève d'effacer celui-ci.
Luchaire
Doriot, Déat, Darnand, Brinon, Luchaire ( à gauche )... Tous ont quitté Paris autour du 20 août, obligés de fuir sachant le sort qui leur est promis. Quelques milliers de leurs partisans, accompagnés parfois de femmes et d'enfants, se joignent à eux dans le plus grand désordre. A la différence de Pétain et de Laval qui se sont mis hors jeu, ils se disent prêts à relever la légitimité tombée en lui donnant une nouvelle impulsion dans le sens d'un engagement total envers l'Allemagne. Cette attitude, inattendue en un temps de reflux des forces allemandes, d'hommes qui n'ont guère d'autre choix, s'explique d'abord par un désir de revanche. Jusque vers la fin du régime, ces enragés de la collaboration, tenus en lisière, n'ont pu donner leur pleine mesure, n'accédant pour certains d'entre eux, tels Darnand et Déat, que tardivement à des postes ministériels (printemps 1944).A cette volonté de revanche, s'ajoute l'espoir fou que le repli allemand prépare une contre-offensive qui ramènerait les troupes de la Wehrmacht en France. On croit aux armes secrètes. On mise sur une rupture de la difficile coalition entre Alliés, britanniques et américains d'un côté, soviétiques de l'autre.
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La collaboration